Photos - Sorties 2025 : 2025-10-26 Sortie à Epfig et ses alentours

2025-10-26 Sortie à Epfig et ses alentours(26 photos)

C’était un dimanche très automnal, sous un ciel pour le moins capricieux, mais qui du coup a pu donner aux 16 vaillants participants l’occasion d’apprécier d’autant mieux les moments ensoleillés et la douce chaleur des rayons de soleil quand ils ont réussi à traverser les nuages !

Rendez-vous était donné à la gare d’Epfig, ce qui a permis à certains de venir facilement depuis le Sud de l’Alsace et rejoindre les pèlerins du centre et du « petit » Nord de l’Alsace.

Le parcours dans l’ensemble tranquille (une quinzaine de kilomètres) dans le vignoble n’était pas totalement exempt de péripéties, puisque, en serpentant entre les villages, nous avons eu quelques grimpettes, en particulier pour monter au Wustberg au-dessus de Blienschwiller, un magistral bain de pieds dans les eaux bien fraîches et les grandes herbes qui camouflent la Schernetz en balade, et le passage de quelques clôtures électriques, fort heureusement non branchées car les chevaux étaient sans doute aux abris ! Il fallait être pèlerin pour s’aventurer là…

L’itinéraire nous a permis d’admirer quelques beaux panoramas aux couleurs chaudes de l’automne, de l’or au rouge prononcé (du Pinot noir peut-être?), tout en glanant à l’occasion quelques poires, coings et noix tombés sous la tempête Benjamin des jours précédents. Nous sommes passés au pied d’Itterswiller, puis, après le parking de la Schernetz, nous avons rejoint le chemin de Compostelle (panneau 2274km à l’entrée de Nothalten). Nous l’avons suivi pendant un à deux kilomètres. Quel bonheur de sentir sous nos pieds les traces de mes premiers pas sur le Chemin en 2013 ! On dirait que la boue n’a pas changé…Mais cette fois nous prendrons très vite un chemin plus sportif qui doit nous conduire à la table d’orientation du Wustberg. Quelle vaste vue sur le chemin parcouru depuis Epfig et sur ce qui nous attend : Blienschwiller et son vignoble, et plus loin le Chemin de Compostelle qui va à Dambach-la-Ville ! Las, pas d’éclaircie à ce moment, la pluie l’a emporté sur le soleil, et c’est ainsi que nous descendrons à Blienschwiller, en vrais pèlerins cachés sous nos capes colorées… Là, ce sera le moment de l’apéro (solide, et sans alcool), ou du petit en-cas nécessaire car l’unique abri, le porche de la chapelle est encore loin.

Un petit tour derrière l’église fermée, le temps de saluer Saint Jacques endormi sur la fresque représentant le Mont des Oliviers,

et nous nous lancerons dans l’aventure de la traversée des prés inondés par la Schernetz, puisque le chemin passe par là ! Peu de chaussures ont réussi ce test d’imperméabilité, nous avons choisi d’en rire, et on a bien ri ! Finalement, c’était quand même moins mouvant que dans la baie du Mont-Saint-Michel et nous n’avons perdu personne ! Après avoir passé sous la voie de chemin de fer et franchi le véritable lit de la rivière sur un pont, il ne nous restait plus qu’à contourner quelques grandes mares ou flaques pour nous approcher doucement, entre champs de maïs récoltés et vignes flamboyantes, de notre belle récompense : la chapelle Sainte Marguerite. Le porche abritera d’abord notre pique-nique attendu et mérité.

La chapelle Sainte-Marguerite, pour sa partie la plus ancienne, est une chapelle romane, à peu près contemporaine de la première cathédrale romane de Strasbourg. Construite à l’origine sur un plan en croix latine, elle a été remaniée, augmentée au XIIe s. d’un porche doté d’arcades (unique en Alsace, et presque en France, très courant en Espagne…), et d’un ossuaire sans doute à la suite de la guerre des paysans, agrandie au XVIe s. d’une petite chapelle latérale avec de grandes fenêtres gothiques. Lors de la restauration, des peintures ont été mises à jour (au centre au-dessus de la nef on peut voir le Christ tenant le globe et bénissant de la main droite). Des vitraux au fond du chœur représentent Sainte Marguerite, implorée par les femmes pour avoir un accouchement facile, et Sainte Barbe, implorée par les pécheurs au moment de la mort, qui à elles deux symbolisent la vie.

La chapelle est dédiée à Sainte Marguerite, martyre du IVe s., qui refusant d’abjurer sa foi, réussit à tuer le diable venu la tenter sous la forme d’un dragon, mais fut décapitée sous l’empereur Dioclétien.

Dans la chapelle, un enregistrement vocal et musical mis à notre disposition nous permet de nous imprégner de toute la spiritualité du lieu et de toute l’énergie présente. Pour finir, nous entonnons le chant des pèlerins, et nous sommes surpris de la merveilleuse acoustique de la chapelle. Notre chant est sublimé… Il venait du cœur, dans un lieu presque magique !

Après cela, il nous faut redescendre sur terre… Il pleut ! Un petit crochet rapide par l’église St-Georges d’Epfig et la mairie… André nous explique que les murailles qui subsistent là sont les restes d’un château, et que derrière, ce qui était l’ancien presbytère, avait été le pavillon de chasse de l’évêché.

Inutile de repasser dans le vignoble… le rideau de gouttelettes est tombé, le soir arrive plus vite car nous sommes passés à l’heure d’hiver… Nous traversons les derniers quartiers d’Epfig en direction de la gare. Malgré la fatigue, le sourire reste sur toutes les lèvres, c’était une belle journée, dans une ambiance amicale, dans un cadre automnal très coloré, avec un magnifique point d’orgue : la chapelle Sainte-Marguerite.

Merci à tous les participants et à une prochaine! Ultreïa!

Marylène