Photos - Sorties 2025 : 2025-06-22 Sortie à Saverne, grotte Saint Vit
2025-06-22 Sortie à Saverne, grotte Saint Vit(63 photos)
Cette journée du 22 juin était annoncée très chaude… et ce fut le cas ! Malgré tout, nous nous sommes retrouvés à 13 joyeux participants, accompagnés de deux fidèles compagnons à quatre pattes. Certains d’ailleurs, venus de loin (du Haut-Rhin) s’étaient déjà retrouvés la veille, et avaient passé la nuit soit au camping, soit chez nos vaillants pèlerins savernois, revenus le jour même de leur Camino, une formule très sympathique à réitérer. Un grand bravo !
Le rendez-vous était donné dans le parking du Champ de Foire, bordé de grands arbres dont l’ombre bienfaisante a pris un soin tout relatif de nos voitures. L’avantage pour nous, randonneurs, était de commencer notre marche le long du port de plaisance, avec une vue magnifique sur le château des Rohan. L’itinéraire nous emmenait ensuite de long du canal de la Marne au Rhin (seule portion du trajet très exposée au soleil, supportable en ce début de journée), avant de nous mettre à l’abri dans la forêt.

Malgré l’ombre des arbres, nous avons pris notre temps pour monter au site du Greifenstein, vieux château en ruine dont l’accès était interdit, mais dont nous avons pu voir le donjon, et que Christine a fait revivre en nous racontant une légende, celle de la Dame Blanche : un verrier de la vallée de la Zorn venait tous les dimanches jouer de la musique sur son flageolet, une dame vêtue de blanc lui apparut plusieurs fois et accompagna sa musique à la flûte. Un jour elle lui dit qu’elle était frappée d’une malédiction qui la rendait profondément malheureuse, due à sa cupidité qui lui avait fait entasser des richesses dans le château : tous les vendredis elle était transformée en un crapaud monstrueux. Pour la sauver il aurait fallu que quelqu’un l’embrasse sur la bouche. Le verrier pris de pitié promit de venir le vendredi suivant, mais il n’eut pas le courage de lui donner le baiser qui aurait pu la sauver et la dame disparut sans qu’on sache où elle avait caché son trésor.
Après cette agréable pause à écouter la légende, nous repartons vers la grotte Saint Vit. C’est un lieu magnifique, empreint de calme et sérénité, et en même temps doté de bonnes énergies. Une prairie d’un vert apaisant nous accueille, nous restons un moment à admirer le petit étang où se prélassent de superbes nénuphars.

Passant devant quelques ruines d’une ancienne chapelle, nous arrivons à un large promontoire aménagé avec des tables de pique-nique, s’ouvrant sur un vaste panorama sur la vallée de la Zorn et au loin le château du Haut-Barr. Quelques arbres nous offrent leur ombre bienveillante pour que nous puissions admirer le site. Après un petit détour par un rocher dominé par une croix, d’où nous pouvons entrevoir le clocher qui surplombe la grotte, nous traversons le superbe jardin soigneusement entretenu par les bénévoles de l’association des amis de la grotte St Vit, nous saluons au passage la statue de Saint Vit dans sa petite niche

et nous arrivons à la grotte devenue sanctuaire depuis le XIVème siècle. Saint Vit (Sankt Vitus ?) y est vénéré depuis des siècles comme saint auxiliaire et guérisseur de la maladie de Saint Guy (la danse de Saint Guy, maladie neurologique), suite à des miracles qui se seraient produits dans la grotte.
Saint Vit(us) est connu comme martyr de l’époque de l’empereur Dioclétien (IVème siècle), entre différentes tortures, il aurait été ébouillanté dans un chaudron d’huile et il est souvent représenté (comme ici sur l’autel) dans un chaudron ; mais rien ne lui fit abjurer sa foi.
Après une petite halte « méditation » où nous avons lu trois textes empreints d’optimisme et d’espoir en ces temps perturbés que nous vivons actuellement (Martin Luther King, Thich Nhat Hanh ,moine vietnamien, et Khalil Gibran, poète libanais), entrecoupés de petits moments musicaux sur ma mélodica… - les moyens du bord !- nous avons entonné notre incontournable « Ultreïa » avec plus ou moins de justesse , mais le cœur y était, et nous avons bien sûr associé tous nos amis empêchés par la maladie et autres difficultés. Pour garder une petite trace de cette journée, imitant ce qui se faisait un moment à Santiago avec Webcompostela, nous avons partagé quelques « bonbons » optimistes, petits billets portant des citations d’espérance ou de réconfort. Cerise sur le gâteau, nous avons eu la joie d’en partager aussi avec un couple de passage qui envisage de « faire Compostelle » : bien sûr, nous les avons invités à nos Stammtisch !

Après cette petite nourriture spirituelle, le pique-nique ! Nous avons apprécié l’ombre et la fraîcheur relative de l’entrée de la grotte !
La température montait comme annoncé par Météo France, et nous avons préféré écourter un peu la randonnée et nous rendre par le chemin le plus court à la fontaine Mélanie, via la maison forestière du Schweizerhof (encore une petite montée, la dernière !) et la fontaine des Bavarois qui doit son nom aux soldats bavarois qui accompagnaient les troupes napoléoniennes après la désastreuse campagne de Russie en 1813 et se seraient abreuvés là. Certains auraient apprécié la région (ou les habitantes ?) et seraient revenus s’installer là…

Quel plaisir, au bout de la descente, d’arriver à la fontaine Mélanie, si bien aménagée et rafraîchissante ! Certes, nous n’étions pas seuls… Mais chacun de mouiller les casquettes, tremper les pieds, les mains, remplir les gourdes !
Merci au Club Vosgien pour cet aménagement salutaire ! le nom de Mélanie est celui de la femme de Richard Stieve, fondateur du Club Vosgien en 1872. Sur la fontaine les bras de Mélanie entourent et protègent le randonneur et la forêt.

Pour finir, un sentier ombragé au bord du ruisseau nous a permis de retourner agréablement à Saverne malgré la chaleur. Ce qui n’empêche pas que le premier objectif en arrivant dans la petite ville, c’était de trouver l’endroit idéal pour nous accueillir tous les treize et nous faire servir une bonne bière… ou autre !

Au final, belle journée pour tous, où le mot d’ordre, loin d’être la performance, était la bienveillance et l’amitié… On va doucement s’il fait trop chaud, on s’attend mutuellement, on tient compte des possibilités des uns et des autres… et on arrive au bout des 12 kilomètres avec le sourire, et l’envie d’aller… ULTREIA !