Photos - Sorties 2023 : 2023-03-19 rencontre Franche Comté - Alsace
2023-03-19 rencontre Franche Comté - Alsace(34 photos)
Autour de Bréchemont
Le 19 mars 2023, pas moins de 80 pèlerins alsaciens et francs-comtois se sont donnés rendez-vous à la mairie de Bréchaumont (68). Objectifs: marcher sur environ 14 km entre Vosges et Jura à la découverte d'endroits chargés d'histoire. Joies des rencontres, retrouvailles entre jacquaires retardent quelque peu le départ. Peu après 9 heures, le groupe se met en route pour visiter:
l’église Notre Dame de Bréchaumont.
Nous nous y installons pour écouter les explications données par M. Iffennecker Christophe, président du conseil de fabrique et Naegelen Matthieu vice président de l’association de la chapelle de Bellefontaine ainsi que du président de l’association Bellefontaine. L'église a été construite en 1846 après une concertation entre le conseil municipal et la commune pour être une paroisse à part entière, puisque Bréchaumont dépendait de la paroisse de Traubach le Haut. En 1849, elle fut consacrée par l'évêque Raes et dédiée à Saint-Aloyse de Conzague. Deux autels latéraux, la chaire et le baptistère sont des vestiges de l'ancienne abbaye de Masevaux sauvés de la révolution de 1789. L'orgue actuel date de 1896, achevé et installé en 1897 pour la somme de 5 000 Mark (en 1870 l'Alsace est devenue allemande). Elle sera restaurée en 1997 pour son centenaire. Autre monument historique de l'église : la piéta située sur le maître autel en provenance de la chapelle de Bellefontaine pour la protéger des vols et dégradations commis dans celle-ci.
Après un Ultreïa retentissant issu de 80 gorges, le groupe poursuit son chemin le long d'une petite départementale, puis à travers champs tel un long serpent ondulant pour se déplacer.
Nous arrivons à notre 2e arrêt culturel, la chapelle de Bellefontaine qui tient son nom d’une source, Claire Fontaine, qui jaillit du sol même pendant les mois les plus secs de l’année.
Chapelle Notre Dame de Bellefontaine, ancienne frontière du temps de l'occupation allemande, où nous accueillent sa cloche et deux enfants, qui nous souhaitant la bienvenue à l'aide d'un joli panneau décoré par eux. Nous y entrons par le portail en fer forgé décoré de jonquilles. Le président de l'association, qui gère la chapelle, nous accueille chaleureusement. Ses explications historiques enrichissent nos connaissances. Ainsi nous apprenons que la chapelle est née d'une légende qui atteste qu'un chasseur, grièvement blessé à la main, plongea cette dernière dans une source en priant la Vierge et sa main guérira. Dès lors des pèlerins affluent en prélevant de l'eau de la source et faisant du lieu un sanctuaire. En 1750 on construira cette chapelle après qu'une première fut détruite par le feu. Fermée et interdite de célébrations en 1789, vendue en 1792, elle change plusieurs fois de propriétaires pour enfin revenir à la commune. En 1829, la commune veut la détruire pour la reconstruire au cœur du village. L'abbé Clave, natif de Reppe, s'y oppose et la rachète pour 150 francs. Il restaure le lieu en 1857 et le pèlerinage reprend. En 1870, suite à la nouvelle frontière, la chapelle sera du côté allemand à 100 m de la France. Elle restera sous la surveillance d'un ermite appelé UHL Ignace qui profitera de la situation pour faire commerce de denrées alimentaires et autres. En 1914, la guerre fera de ce lieu une vraie misère. Ne subsistent que les murs et la toiture. Les fonds de dommages de guerre et le courage des habitants alentour feront revivre ce lieu en 1933, suite aux travaux commencés en 1927.
Une nouvelle fois interdite de culte en 1939, elle servira de refuge aux prisonniers de guerre voulant passer en France. Une nouvelle restauration sera entreprise en 1967, puis le lieu restera seul et abandonné en 1987. Mais plusieurs personnes, dont M. Herveau, entreprennent sa restauration, créent une association qui fera du site ce que l'on peut voir aujourd'hui.
Après cet intermède instructif, nous passons la frontière historique en direction de Reppe, par la forêt, où un arbre biscornu attire nos regards et suscite des réflexions coquines. Se succèdent de jolis villages, Vauthiermont.
Couvent de Bellemagny: puis en direction du couvent de Bellemagny où nous attendent les sœurs pour restaurer ces marcheurs quelque peu affamés. Il est 13 heures et le petit-déjeuner de 6 heures pour certains, voire plus tôt, est déjà bien digéré. Quel bonheur d'un accueil avec tant de sourires ! L'équipe des sœurs, les nombreux bénévoles nous ont préparé l'apéro pris avec grand plaisir. S'ensuit le méga déjeuner dans la grande salle pris avec bon appétit. Les échanges et rires vont bon train. Mère Myriam veille sur nous et s'assure du bien être de tous les convives.
Le temps passe ; il reste quelques km à faire vers Saint-Cosme. Dur, dur après ces bonnes agapes ! Mais voilà que notre cher trésorier appelle les deux "jeunes" octogénaires pour leur remettre, un cadeau des membres du comité de l'Association des Amis de Saint-Jacques en Alsace, quelques bonnes bouteilles et à chacun un joli petit tableau fait main par nos amis jacquaires.
Ce fut une très belle journée d'amitié et de partage. Un chaleureux merci aux organisateurs, alsaciens et francs-comtois, merci aux nombreux participants et bravo aux sœurs et bénévoles qui sont arrivées à nourrir et à rassasier 80 pèlerins en même temps.
La pluie annoncée pour la journée nous a épargnés, Saint-Jacques était avec nous. Mais elle nous a rattrapés sous des trombes d'eau sur le chemin du retour.
Merci chers Amis et ULTREÏA !